Mata Hari qui griffonnait nerveusement sur son calepin, se racla la gorge, puis scruta l'Empereur d'un air indéfinissable par dessus ses petites lunettes. Enfin, elle répondit :
Normal, normal... Tout dépend de ce qu l'on entend par normal, mon cher outrepassant la remarque que l'Empereur lui avait fait plus tôt.
Vous ne faites que m’énoncer votre Curiculum vitae de la manière la plus ennuyeuse qui soit! Parlez moi de votre enfance, enfin! Qui étaient vos parents? Racontez moi votre souvenir le plus ancien, laissez vous guider par les émotions de cette époque! Voyez vous, je ne devrais pas vous donner un tel exemple mais faisons fi des procédures habituelles : Pour ma part, je me souviens tout d'abord de la sensation de la brise sur ma peau, et enfin, je me souviens de l'odeur des herbes, des fleurs qui m'entouraient. J'entend le chant des énormes oiseaux qui peuplaient la vallée du vent, de leurs ailes immenses me portant et me réconfortant. Leur chant disait " Mata Hari, tel est ton nom, ton destin sera précédé de la brise la plus pure que porte la vallée du vent, tu n as plus qu'à le suivre, car ce qui va advenir est déjà écrit" Énigmatique, n'est ce pas?
Mata Hari semblait songeuse. Cependant, elle posa ses yeux sur l'Empereur et lui sourit.
A vous dit-elle simplement