Par Petitbeuh
Le Chaos
Noir, tout est noir en dépit de la sombre lueur
Qui jaillit de partout, pierre coulant sous la pierre, lave coulant sous la roche,
Territoire maudit où jour et nuit se mêlent... à toute heure.
Et le froid... oui il est si profond, épine de la nuit sur laquelle je m'accroche
C'est la nuit en effet, comment pourrait-il en être autrement ?
Le jour doit forcément exister... ailleurs.
Seul perce l'obscurité ce regard froid. L'obscurité... et moi tout autant.
Put-il exister plus glacial supplice que le raffinement de cette armure de peur ?
Je tombe genoux en terre, exténué, vaincu.
Je suis tombé sous ses coups et il n'a même pas levé son arme.
Humilié je gis. Sa hache plantée en terre est une potence sans vertu.
Pourrais-je sortir un jour du chaos et des larmes ?
La lumière a jailli,
La nouvelle est lancée,
Dans l'ombre du chaos un héros s'est levé,
Et son bras tout puissant dans le ciel élevé
A fait fuir loin, très loin le bourreau tourmenté,
Son cortège de frayeurs, son animalité,
Et le grincement fatal de son armure d'acier.
***
Noir, tout est noir en dépit des sourires qui m'entourent,
Qui jaillissent de partout, rires voguant sur l'absurde, tertre gris sous les branches.
Je suis en mon esprit un parfait étranger, je n'en puis faire le tour.
J'ai froid d'être si seul dans le chaos du bruit, instrument inutile, vieille hanche.
J'ai peur. Mais de quoi ? D'un sentiment faussé, d'un espoir sans lendemain ?
Je ne comprend plus rien, mes pensées sont bancales, difformes et futiles.
Seul reste dans la nuit l'attente désabusée d'un matin... oui un matin.
Quel plus pervers supplice, de moi-même la victime et le bourreau agile.
Et soudain la nouvelle; oh non pas de héros
Mais les mots d'un Ami, une main simple et usée
Qui se tend pauvrement. Cela tient en un mot :
Amitié, car cela rime avec Liberté.
Il me dit de comprendre et non pas d'occulter,
De purifier mon âme par mes yeux tourmentés,
De connaître vraiment et d'apprendre à aimer
Mes frayeurs, mes doutes... mon animalité
Le chaos de mes peurs est-il un livre ouvert ?
Non, son regard le dit, un regard sans jugement
Mais à ma condition en tout compatissant.
Mon déchirement est sien, son amour est sincère.
C'est dur d'être pour soi, seul, l'unique secours...
La liberté est-elle à ce prix-là pour moi ?
Et bien soit, essayons. Je suis pauvre en bravoure
Mais je sens la Lumière et c'est bien là ma Joie.